Etudes cliniques

Les pratiques professionnelles en travail social confrontent quotidiennement au « pire de ce qui ne va pas ». Dans ce contexte, des difficultés, des agissements et des actes parfois, rappellent continuellement l’impossible qui consisterait à prétendre conduire les personnes accompagnées, à renoncer à leur singularité. Car cette singularité insiste toujours pour se faire reconnaître. Elle insiste pour rappeler que personne ne peut avoir pour ambition de vouloir reprogrammer les individus pour les réduire à de simples organismes, dénués de langage et dénués de pensées, qui pourraient alors fonctionner soulagés de leurs symptômes et par voie de conséquence, soulager la société de l’expression de ces symptômes.

Dans pareilles situations, alors que les professionnels peuvent être envahis par ce rapport brutal aux difficultés auxquelles ils sont confrontés, il paraît fondamental de s’y attarder. Pour ce faire, la démarche proposera un retour vers la clinique, c’est-à-dire une tentative de s’extraire momentanément de « l’ici et maintenant » et de réinjecter de la parole à l’endroit même où peuvent s’entendre les embarras et les impasses. La démarche permettra également de soutenir, autant que nécessaire, qu’il existera toujours une marge du travail avec l’humain qui ne pourra pas être ordonnancée, institutionnalisée, soumise à la rationalisation. Une marge de travail qui devra permettre de pouvoir identifier des logiques propres à « chacune des existences » et non pas des rationalités indifférenciées.

Afin de limiter le risque de « perdre de vue » les personnes accompagnés la démarche différenciera autant que possible la réflexion clinique des réflexions institutionnelles et « opérationnelles ». Basée sur une anamnèse et un repérage clinique rigoureusement établis et fidèles aux monstrations et aux énoncés de la personne concernée, la réflexion aura donc pour seule visée de proposer une lecture de la situation dans laquelle elle se trouve en l’inscrivant dans un parcours.

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